En cette rentrée Fractures revient sur quelques faits marquants de cet été. Alors au programme :
- Brèves d’actualité : 00.00 à 04.07
- Brève sur l’Afghanistan : 04.08 à 10.54
- Les manifestations anti-pass : 10.55 à 38.10
- Délégation zapatiste en France : 38.11 à 55.16
- Éphéméride révolutionnaire : : 55.17 à 56.50
- Chronique littéraire : 56.51 à fin
Musiques :
- Hymno zapatista
- Amyl and the sniffers : Capital — Confort to me
- Zabrisky Point : Fonctionnaires
Pour aller plus loin :
- Sur le zapatisme :
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- Adieu le capitalisme, Jerôme Baschet, La déouverte
- L’émission Nous sommes des gens ordinaires, c’est à dire rebelles de radio transparence, faite par des personnes qui ont accueillis les zapatistes en Ariège (https://www.radio-transparence.org/post/nous-sommes-des-gens-ordinaires-c-est-%C3%A0-dire-rebelles-1-l-acc%C3%A8s-%C3%A0-la-terre)
- CQFD 201, septembre 2021, dans toutes les bons kiosques et notamment au café de la rue des 3 rois à Poitiers
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- Sur le covid :
- qui est Carlo Alberto Brusa
- Brochure Poitiers révoltée
- Chronique Baptiste Beaulieu
- https://acta.zone/pandemie-vaccin-pass-sanitaire-pour-une-position-revolutionnaire
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- Texte de Guillaume Davranche : » Outre ses menaces antisociales (retraites, assurance-chômage, voir le communiqué de l’UCL à ce sujet…), le discours de Macron de lundi soir a provoqué un débat sur l’obligation vaccinale, bien au-delà de celle des soignants.Je le dis tout de go, je suis, en tant que communiste libertaire, pour l’obligation vaccinale. Comme certaines et certains vont être surpris qu’on puisse être à la fois libertaire et pour une obligation collective, j’explique pourquoi.Du côté des organisations syndicales (CGT, SUD) et d’extrême gauche (UCL, NPA, LO…), les critiques au gouvernement portent essentiellement sur le rythme de la vaccination, le manque de pédagogie, le mépris pour les soignant·es, la casse du service public qui se poursuit malgré la pandémie, les profits délirants de l’industrie pharmaceutique, cadenassés par des brevets honteux qui entravent la production dans les pays moins riches. Il faut socialiser la production, exproprier les capitalistes, casser les brevets, et convaincre de se vacciner plutôt qu’y contraindre.
Toutes cette critique politique et sociale, on la retrouve dans le flot de réactions individuelles sur les réseaux sociaux. Mais ce qu’on trouve aussi, c’est une indignation contre le principe même de l’obligation vaccinale.
L’opposition à cette obligation se fonde sur trois arguments :
1) la dangerosité des vaccins ;
2) l’illégitimité du gouvernement pour décréter cette obligation ;
3) la liberté individuelle.1) Sur la dangerosité des vaccins, je balaie sans trop m’attarder : le consensus scientifique mondial (par delà toutes les rivalités géopolitiques), le chiffre de plus de 1 milliard de personnes vaccinées avec un taux dérisoire de problèmes, etc. Le rapport coût/bénéfice est amplement démontré, donc je n’y reviens pas.
- Que le gouvernement soit illégitime, je suis d’accord à 100 %, et j’ajouterai de toute façon, dans le cadre de l’État capitaliste, un gouvernement quel qu’il soit est avant tout là pour gérer le système. Mais une fois qu’on a dit cela ? Quelle politique alternative indique-t-on ? Quand on est révolutionnaire, et pas seulement un anarcho-individualiste qui prend la pose, on se doit de penser à la façon dont on aurait affronté une telle épidémie dans le cadre d’une société communiste et libertaire. Et c’est là que se pose la question de l’équilibre entre liberté individuelle et règle collective.
3) Alors, la liberté individuelle : peut-on, en son nom, rejeter l’obligation vaccinale ? C’est à mon avis une posture difficilement tenable. A partir du moment où les épidémiologistes statuent que l’éradication passerait par une couverture vaccinale à 90 %, la nécessité d’y parvenir peut signifier, à un moment, obligation collective.
Rappelons qu’on ne se vaccine pas que « pour soi » ; on se vaccine aussi et surtout « pour les autres ». Ce n’est pas une question de liberté individuelle, mais de sécurité collective. Dans cette mesure, l’obligation vaccinale correspondrait à un choix de société beaucoup plus franc qu’une obligation insidieuse, qui consisterait à pourrir la vie des non-vacciné·es en les excluant de la vie sociale à l’aide d’un pass sanitaire.
Contre la politique du pass sanitaire, pour la vaccination obligatoire : voilà une politique cohérente. Face à une nécessité sociale, mieux vaut un principe d’égalité qu’un principe d’exclusion.
Il y a bien d’autres obligations, qui n’ont rien de choquant. Respecter les limitations de vitesse sur les routes ? Cela relève d’une obligation collective, pas d’un libre choix individuel… Le principe de l’école gratuite, laïque et obligatoire ? C’est un bon principe, même s’il est mis à mal par l’État néolibéral. Idem du principe de la vaccination gratuite et obligatoire (DTP, ROR…) des enfants. On pourrait multiplier les exemples.
Après, il peut y avoir un débat sur la façon dont on communique là-dessus.
Le gouvernement a choisi, pendant des mois, d’affirmer que la vaccination relèverait d’un libre choix individuel… ce qui n’a pas trop de sens dans le cadre d’une campagne vaccinale pour juguler une épidémie.
Ça faisait libéral, mais je pense surtout que c’était tactique. En effet, une fois que 70% de la population se sera faite vacciner volontairement, il deviendra naturel pour la majorité que tout le monde fasse sa part, et soit vacciné aussi. Et les protestations des rétifs criant au « crime contre l’humanité » (Francis Lalanne) et au fascisme seront de moins en moins audibles.
Le problème (et là-dessus je suis assez d’accord avec Vincent Présumey) c’est qu’en n’annonçant pas la couleur dès le départ, en laissant croire que la couverture vaccinale reposerait sur un libre choix individuel, le gouvernement a entretenu la confusion , il a nourri le relativisme, le scepticisme, et cela a encouragé le lobby antivax.
Après on pourra objecter que début 2021, la méfiance était élevée vis-à-vis de vaccins développés en un temps record et qu’il aurait été contre-productif d’annoncer d’emblée la nécessité d’une vaccination générale. Là-dessus, on peut débattre, je n’ai pas de certitude.
Pour conclure sur une note d’optimisme, on peut espérer que l’opposition au vaccin se dissipera aussi vite que les polémiques autour de l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants, en 2006-2007. A l’époque aussi on a eu droit aux cris d’orfraie, aux indignations contre « la dictature », « le fascisme qui vient », l’« apartheid », etc. au nom de la liberté individuelle des fumeurs. En quelques mois d’application, toute trace d’indignation avait disparu, et tout le monde convenait que cette obligation relevait du bon sens… «
- Texte de Guillaume Davranche : » Outre ses menaces antisociales (retraites, assurance-chômage, voir le communiqué de l’UCL à ce sujet…), le discours de Macron de lundi soir a provoqué un débat sur l’obligation vaccinale, bien au-delà de celle des soignants.Je le dis tout de go, je suis, en tant que communiste libertaire, pour l’obligation vaccinale. Comme certaines et certains vont être surpris qu’on puisse être à la fois libertaire et pour une obligation collective, j’explique pourquoi.Du côté des organisations syndicales (CGT, SUD) et d’extrême gauche (UCL, NPA, LO…), les critiques au gouvernement portent essentiellement sur le rythme de la vaccination, le manque de pédagogie, le mépris pour les soignant·es, la casse du service public qui se poursuit malgré la pandémie, les profits délirants de l’industrie pharmaceutique, cadenassés par des brevets honteux qui entravent la production dans les pays moins riches. Il faut socialiser la production, exproprier les capitalistes, casser les brevets, et convaincre de se vacciner plutôt qu’y contraindre.
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